Inondations : le gouvernement veut mieux coopérer avec les collectivités

Philippe Pottiée-Sperry
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A l’occasion de la journée nationale de prévention des risques d’inondation, le 13 octobre, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a souhaité renforcer les actions mises en œuvre pour faire face aux événements extrêmes de plus en plus fréquents.

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Quelques jours après les fortes crues ayant frappé les Alpes-Maritimes, elle plaide pour plus de coopération entre l’État et les collectivités afin de réduire la vulnérabilité des territoires exposés aux inondations. Les crues qui ont frappé le Gard, puis les Alpes-Maritimes ont été particulièrement intenses. À Saint-Martin-de-Vésubie, le 2 octobre dernier, la pluie a représenté en 24 heures plus de trois fois les précipitations cumulées d'un mois d'octobre normal (près de la moitié de la pluviométrie annuelle), avec pour conséquence un bilan humain dramatique et des dégâts très lourds dans toute la zone. Face à la violence de cet épisode d’inondations, Emmanuel Macron a affirmé « qu'il ne sera pas possible de rebâtir à l'identique, et qu'il faudra reconstruire de manière résiliente et durable ».

Mieux informer les populations

Le dérèglement climatique va encore accroître la fréquence et l’intensité des inondations. Dressant ce constat, Barbara Pompili souhaite apporter « une réponse globale et de long terme, en coopération avec les acteurs locaux ». Objectifs : augmenter la sécurité des personnes, réduire le coût des dommages liés aux inondations et raccourcir le délai de retour à la normale des zones sinistrées. Le renforcement des actions de prévention des inondations s’articule autour de quatre axes. En premier lieu, ce sont les capacités de prévision des inondations de Météo-France qui seront améliorées grâce à un investissement de 144 M€ pour financer deux supercalculateurs qui multiplieront par cinq les capacités de calcul. Deuxième axe : mieux informer les populations avec la mise à disposition d’une cartographie des zones inondées potentielles sur le site Vigicrues.fr

Accélérer la mise en œuvre des PAPI

Ensuite, il s’agit d’accélérer la mise en œuvre des programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI). Il existe aujourd’hui 171 PAPI qui couvrent plus de 12 000 communes. Sans plus de précision, le ministère de la Transition écologique indique que « ces outils doivent être améliorés et renforcés ». Elaborés et portés par les collectivités, les PAPI sont un outil de contractualisation entre elles et l’Etat pour mettre en œuvre « une politique globale, pensée à l’échelle du bassin du risque ». Suite au conseil de défense écologique du 12 février dernier, visant à faciliter et accélérer l’élaboration et la mise en œuvre des PAPI, les travaux engagés par la commission mixte inondation (CMI) conduisent notamment à réduire par deux la durée d’élaboration et de mise en œuvre des PAPI. Il existe aussi 10 381 plans de prévention du risque inondation (PPRI), réalisés par l’Etat et qui visent à « maîtriser l’urbanisme dans les zones les plus exposées ».

Hausse de 55% du Fonds « Barnier » en 2021

Enfin, quatrième et dernier axe : aider les particuliers à construire et reconstruire de manière résiliente grâce à une augmentation de 55% du Fonds « Barnier », qui est le Fonds de prévention des risques majeurs naturels (FPRMN). Le gouvernement indique s’engager ici à conforter dans la durée l’accompagnement financier des collectivités pour la prévention des risques naturel via ce fonds. En 2021, il sera ainsi porté à 205 M€ contre 131 M€ aujourd’hui.

« Au cours des dernières décennies, les fortes pluies se sont accentuées de 22%. Cela doit être pris en compte dans les processus de construction, un quart de la population française étant concerné par ces phénomènes », indique la ministre de la Transition écologique. Et d’ajouter : « Les inondations coûtent déjà au pays 800 M€ par an. On ne peut plus faire l’économie de l’anticipation, qui sera de l’investissement pour l’avenir. Nous devons avoir une culture du risque qui nous permette de prendre des précautions préalables et d’être prêts à résister à des événements climatiques extrêmes ».

Philippe Pottiée-Sperry

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