F. Gete, GAAP : « Les agents Peugeot doivent être plus autonomes »

Muriel Blancheton
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Défendre les intérêts des 2000 agents Peugeot et les accompagner dans les évolutions qui les émanciperont, tels sont les points du programme de Florence Gete, la présidente du groupement.

La difficulté du GAAP réside dans le bon mix entre l’apport d’une marque forte et la défense des intérêts d’un réseau constitué de chefs d’entreprise « très passionnés, mais non franchisés donc non asservis ! », lance Florence Gete. Pour la présidente du groupement, chaque dossier est une bataille face au constructeur. Comme le refus de remonter en automatique leurs data générées par leurs DMS vers la marque qui gèrerait toutes leurs données clients. « Pas question de livrer notre fonds de commerce ni d’être écarté du parcours digital du constructeur. La data, c’est l’avenir de nos entreprises. Tout le monde a intérêt à travailler ensemble car la puissance de frappe de Peugeot alliée à notre ancrage territorial est une vraie force. » Parmi ses autres chantiers, le GAAP a demandé à la marque de revoir le calendrier des investissements en 2020/2021 : mise à l’image pour coller aux standards, identification Spoticar, formations… « Autant de sujets, y compris en matière de commerce VN, qui ne peuvent mobiliser le réseau en même temps et dans des délais de plus en plus courts, au risque de mettre en danger la rentabilité des affaires. » L’obligation de s’équiper en bornes de recharge électriques est également un dossier compliqué pour Florence Gete tant il lui semble difficile de respecter un cahier des charges imposant de mettre une double borne dans les ateliers, en attendant l’installation d’une autre à l’extérieur. « Sachant qu’il n’y a pas d’accompagnement financier (5 000 € par site), et que certains agents n’ont pas vendu un seul VE du fait d’une zone de chalandise 100 % thermique. » Néanmoins, pour la présidente, qui clamait en 2019 lors de la dernière convention du GAAP que le réseau d’agents était électro-compatible, la transition électrique du réseau est actée. Les formations et les habilitations sont toujours à l’ordre du jour car il n’est pas question de se laisser distancer par les réseaux primaires d’un côté et les indépendants de l’autre. La mutation est inévitable chez les agents avec un SAV chahuté (- 30 % du coût d’entretien). Les agents misent sur la fidélisation accrue du client générée par ces nouvelles technologies, même si les thermiques vont encore nourrir la réparation encore plusieurs années. « Il n’y a pas de bouleversement à attendre à court et moyen terme des véhicules électriques sur notre activité (15 % de pdm en 2030). Nous savons fidéliser nos clients, avec un âge moyen du parc entretenu de près de 8 ans. »

Une marque VO et un portail web

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En attendant, le développement de services chez les agents est un pilier solide dans son programme. Mieux, ces nouvelles prestations doivent émanciper une profession « toujours dans l’affect alors que cette époque est révolue. Nous devons trouver notre équilibre commercial, ce qui suppose notre autonomie dans nos business. » Alors, à l’instar des concessionnaires qui développent des activités indépendantes du constructeur pour (re)trouver une certaine autonomie (label, distribution…), le GAAP a lancé il y a trois ans sa propre marque VO avec Mon Garage Peugeot, et sort un tout nouveau portail pour sa visibilité digitale. « Nous proposons une aide au démarrage pour les achats, la communication, la garantie... Nous travaillons avec la captive financière de Peugeot, mais nous avons également un partenariat avec Viaxel. Et nous avons signé des accords-cadres avec de gros faiseurs pour alimenter leurs approvisionnements (MCA…). Le site web met en avant chaque agent et ses services ajoutés. Nous testons, nous sommes à l’affût de nouveaux services pour développer cette marque. » Enfin, pour remplacer sa convention annuelle qui ne peut rassembler les 2000 agents, le GAAP a entamé un tour de France avec ses bureaux régionaux et ses « GAAP Messengers », invitant moins de 30 personnes, et un premier tour de chauffe à Rennes. « La mobilisation est différente mais nous sommes toujours sur le terrain. »

Dans un contexte bien particulier freinant les ardeurs et les projections, la présidente veut rester confiante. Et ce, en dépit des annonces officielles troublant la visibilité au moins jusqu’à la fin de l’année. Voire jusqu’au premier trimestre 2021. « Tout le monde a mangé son pain blanc avec une reprise forte sur mai, juin et juillet… Mais personne ne peut prédire ce qu’il va se passer dans les mois à venir. Ne crions pas au loup et résistons. Nous avons une marque forte qui a le vent en poupe. Et pendant le confinement, nous sommes restés ouverts, avons assurés le service au client grâce à notre proximité. Le deuxième niveau du réseau a pleinement joué son rôle de voisin utile… ce dont s’est rendu compte le constructeur. »

Muriel Blancheton

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