L’interdiction du fioul repoussée à la mi-2022

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] Un répit pour les brûleurs de fioul. Initialement prévue pour le 1er janvier 2022, l’interdiction d’installer des chaudières fioul neuves a été reportée par Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique) à la mi-2022, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 3 juin. Au-delà de cette nouvelle date butoir, si une ancienne machine tombe en panne et doit être remplacée, les propriétaires devront choisir un autre mode de chauffage. Il restera en revanche possible de continuer à se chauffer au fioul tant qu’elle fonctionne. Le but, fixé par Edouard Philippe en novembre 2018, était de renouveler l’intégralité du parc existant dans les 10 ans. Toutefois des aménagements existent : après la mi-2022, il sera en fait possible de faire poser une nouvelle chaudière au fioul tant qu’elle n’émet pas plus de 250 grammes de CO2/kWh et qu’il n’existe pas de solution alternative de raccordement à un réseau existant (gaz ou chaleur).

Effy rappelle dans un communiqué que des réponses existent en dehors du chauffage électrique, comme les granulés bois ou les pompes à chaleur qui parviennent à réduire drastiquement les factures d’énergie. D’autant que des aides à l’installation (MaPrimeRénov’) peuvent couvrir jusqu’à 90 % du coût d’un remplacement de chauffage pour les ménages les plus modestes. Frédéric Utzmann, le président d’Effy déplore : « Le report de six mois de l’interdiction des nouvelles chaudières fioul est tout simplement incompréhensible. L’urgence climatique et la fragilisation du pouvoir d’achat des Français devraient au contraire nous inciter à accélérer l’abandon de l’énergie de chauffage la plus polluante et la plus chère pour les familles », soulignant au passage que sa société venait de lancer une solution de financement pour solvabiliser les plus précaires et réaliser à leur place une avance de frais de plus de 2 000 € sur le reste à charge.

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Des Français réfractaires au changement ?

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Mais selon un autre acteur de la rénovation énergétique, les Français se montrent satisfaits de leur vieille chaudière. Grâce à une enquête Hellio dévoile que les ménages, généralement retraités en zone rurale, apprécient le fioul pour son confort de chauffe (36 %), sa simplicité d’usage (27 %) et sa fiabilité (20 %). Bémol : ils regrettent les fluctuations du prix de cette énergie fossile (36 %). Résultat : près d’un répondant sur deux ne sera pas incité faire évoluer son mode de chauffage dans les 5 années qui viennent, principalement parce que leur installation fonctionne bien et qu’ils n’ont pas les moyens d’en changer. Seuls 15 % seraient poussés à effectuer des travaux pour adopter une PAC (52 %), le granulé bois (32 %) ou le gaz (12 %).

Hellio rappelle également qu’une ultime alternative existe : le biofioul, combustible plus écologique et renouvelable, qui pourrait alimenter les machines (moyennent une adaptation des brûleurs) à l’avenir. Le seul moyen de parvenir à dépolluer le chauffage français restera celui de l’incitation financière… Marina Offel, la responsable des Affaires publiques et juridiques d’Hellio, analyse : « Une visibilité sur le long terme des aides est indispensable à la fois pour les ménages et pour les professionnels de la rénovation énergétique. C’est particulièrement le cas pour les entreprises de fourniture de fioul dont l’activité va devoir être réorganisée (…) Le remplacement des équipements fioul en 10 ans ne se fera pas sans les ménages qui veulent être conseillés mais aussi libres dans le choix de l’énergie ! ».

G.N.

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