P. Guirard, WYZ Group : « Il faut gérer cette crise sanitaire comme un accident industriel »

Muriel Blancheton
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Début avril, le spécialiste du dépannage en pneumatiques était à 4% de son chiffre d’affaires par rapport à 2019, après un mois de confinement. Effondrement abrupt et inédit pour le groupe français qui n’avait cessé de grimper dans les scores avec 30% de croissance annuelle continue depuis dix ans, un CA de 43 M€ en 2019, soit 570 000 unités écoulées, et un portefeuille clients de plus en plus étoffé : 15 constructeurs connectés pour dépanner leurs concessionnaires en pneus TC4, l’enseigne Feu Vert, les spécialistes Profil Plus, Best Drive… ainsi qu’une cohorte de grands comptes (Veolia, Sodexo, Nestlé…). Et parmi les dernières signatures, PSA Aftermarket pour les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel (hors Eurorepar). « Sauf que le business s’est arrêté net puisque 90% des points de vente ont fermé. L’activité en TC4 s’est écroulée de 80% », rappelle Pierre Guirard (ci-contre).

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Depuis mi-avril, le marché reprend très lentement, avec un pallier à 12% du CA. Alors le fondateur de WYZ Group prépare un plan d’actions pour être prêt le 11 mai, même s’il table sur un scenario de « vraie relance » en septembre. Et cette seconde période de l'année est cruciale dans le business des achats en pneumatiques. « Estimer le profil d’une reprise avec un déconfinement par vague et par activité complique la tâche. Et il faut désormais anticiper les nouveaux comportements d’achats des clients sur le segment du pneumatique. Ce qui risque d’être chaotique. En amont, on ne relance pas une usine du jour au lendemain. Les fabrications sur le pneu Hiver vont mettre du temps à se répercuter en aval. Il y aura probablement des ruptures. Nous mettons l’accent sur les développements technologiques pour être capables de moduler les délais de livraison avec les concessionnaires, d’ordinaire entre 24 et 72 heures. » Un écueil en termes d’appros que le groupe, qui se considère comme un redistributeur entre le manufacturier et le pro, veut absolument éviter. « Mais je reste résolument optimiste ! Nous perdons de l’argent chaque jour qui passe mais je pense que nous pouvons ressortir plus fort. Il faut gérer cette crise sanitaire comme un accident industriel, en multipliant les (re)négociations avec les clients, fournisseurs, banquiers, pour se relancer. Un coup d’arrêt à transformer, si possible, en moment de remobilisation générale ! »

Muriel Blancheton

Légende : Pierre Guirard, fondateur de WYZ Group (au centre), avec une partie de l'équipe. 50% sont aujourd’hui au chômage partiel. Les autres (Finances & Développement) en télétravail.

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